En bref

Les idéologies manquent sérieusement d’originalité : ou bien l’idéal est perdu qu’il faut retrouver après rédemption, ou alors il est à venir et il s’agit de se sacrifier pour l’atteindre. Elles se ressemblent tellement qu’elles lassent : paradis précédent le péché originel, idéal platonicien, homme nouveau, communisme parfait et fascismes des avenirs radieux ou des empires de mille ans, nécessaires terreurs révolutionnaires, et maintenant sauvetage de la planète des humains qui l’abîment. Ce sont des systèmes de déception qui ont convaincu et mobilisé beaucoup de ferveurs, avant tout haineuses. Car il y a bien de la haine à se fixer un idéal inatteignable et de se blâmer, et surtout de blâmer les autres, de ne pas l’atteindre.

Sans donner dans la nuance on peut dire que toute idéologie visant à emporter l’adhésion des masses s’avérera mortifère.

Les idéologues frustrés de leurs insuccès, les partisans incapables de chercher en eux-mêmes les raisons de leurs échecs et les adhérents déçus doivent pourtant trouver du réconfort. Il y en a peu qui, comme Candide ayant erré longtemps et trouvant même l’Eldorado, seront heureux après être retourné chez eux pour cultiver leur jardin. Ceux-là restent bien gouvernés par une idéologie, celle de ne rien imposer aux autres ni ne rien se laisser imposer.

La liberté, simplement.

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